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Médecins.Solidarité.Lille: des soins pour tous !

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7 décembre 2011

MSL Géante de l'année 2011

    • Nordistes de l'année : ils ont été Géants !

      Plus de cinq cents personnes réunies hier soir à Lille pour une soirée marquée par l’émotion et la générosité. - PHOTOS STÉPHANE MORTAGNE ET ARCHIVES « LA VOIX »Plus de cinq cents personnes réunies hier soir à Lille pour une soirée marquée par l’émotion et la générosité. - PHOTOS STÉPHANE MORTAGNE ET ARCHIVES « LA VOIX »

      À l'occasion du Ch'ti Day, la fête de la Saint-Nicolas célébrée par les Chtis, les trophées des Géants distinguant les Nordistes de l'année ont été remis hier soir à Lille. Surprises et émotion au menu.

       

      C'est finalement par une indicible émotion qu'a débuté cette soirée lumineuse rassemblant plus de 500 personnes dans la capitale régionale.

      Il faut imaginer Mario Bouville, loin de ses bases, le regard perdu, applaudi par une assistance conquise réunie dans le cadre prestigieux du casino Barrière de Lille.

      « Je n'aime pas trop parler de ce qui s'est passé, murmure-t-il au micro. Je voudrais simplement rendre hommage à la grande solidarité des gens du Nord. » Ovation. Mario vient de recevoir le trophée des Géants 2011 dans la catégorie « anonymes » : un matin de juin, cet employé de la commune d'Isbergues a extrait cinq enfants d'un brasier. Et vous ne lui ferez pas quitter cette humilité qui élève les gens discrets.

      Mario, c'est vous qui l'avez désigné. Depuis plusieurs semaines, dans La Voix du Nord, nous vous présentons les portraits de ces Nordistes qui portent haut les couleurs et les valeurs du Nord - Pas-de-Calais, dans six catégories. Vous avez voté, en nombre. Et hier soir, c'était le temps des récompenses, à l'occasion de ce 6 décembre que Ch'tribu, un réseau de Chtis d'ici et d'ailleurs, s'attache à transformer en fête des Chtis de par le monde.

      Petits maillons et grandes chaînes

      C'est pour applaudir ce genre de séquences que les Géants ont été créés. Par exemple lorsque la Lilloise Maïta Dubois est venue chercher son trophée, dans la catégorie « société civile », elle qui soigne les malades dénués de toute couverture sociale grâce à un bus transformé en cabinet médical. « C'est la reconnaissance d'un travail accompli dans l'ombre, avec tout un tas de bénévoles », nous expliquait-elle en descendant de la scène... sans oublier de rendre hommage à toutes ces associations « dont les petits maillons forment les grandes chaînes de la solidarité ». Un esprit de compétition ? « Jamais, même si ça fait vraiment plaisir d'être reconnu.

       » Au téléphone, voici Jean-Jacques Peyraud, maire de Flers-en-Escrebieux, distingué dans la catégorie « initiatives communales », confus de n'avoir pu se soustraire à ses dures obligations de premier magistrat d'une ville de 5 600 habitants. C'est son action en faveur des enfants qui est ainsi célébrée.

      Mais lui comme les autres se fait un devoir de partager l'honneur : « Je suis très touché, c'est un encouragement pour le travail effectué par l'ensemble des élus du Douaisis. » Le côté noble de la politique.

      De la solidarité, il en était aussi question lorsque le patron de Pocheco, une société récemment frappée par un incendie, a reçu un Géant dans la catégorie « entrepreneurs ». « On a repris la production grâce à toutes les équipes. L'outil industriel n'est pas touché. L'humain non plus », a lancé la représentante de la société, rayonnante.

      Le groupe des Mauvaises Langues et l'expatriée Delphine Dekeister complètent le palmarès 2011 qui serait imparfait si une personnalité incontournable n'avait elle aussi été placée sous les feux de la rampe, à la faveur d'un Géant d'honneur. Qui d'autre que Michel Seydoux, président d'un LOSC champion et titulaire de la coupe de France ?

      Ainsi s'est déroulé ce Ch'ti Day, fête des gens du Nord dont les bénéfices seront reversés à l'association des Clowns de l'espoir, qui apporte le rire aux enfants hospitalisés. Une fête vitrine du dynamisme d'une région qui accueille en ce moment le Scoop, festival de journalisme, invité de la soirée. Et une fête comme un porte-voix. Celle de Florence Cassez, cette Nordiste retenue dans les prisons mexicaines, qui, jointe au téléphone hier soir et informée de l'organisation du Ch'ti Day, a tenu à souligner le « soutien des gens du Nord - Pas-de-Calais ». « Je suis heureuse que vous soyez rassemblés. Un grand merci pour tout. Je vous embrasse très, très fort. » Le trophée du coeur, assurément. 

« SOCIÉTÉ CIVILE » :MAÏTA DUBOIS, CHEF D'UN DISPENSAIRE SANS FRONTIÈRES AU COEUR DE LILLE

Elle voit défiler, dans la salle d'attente du cabinet de Lille-Moulins, tous les laissés-pour-compte du système de santé. SDF, jeunes en rupture, toxicos, surendettés, femmes battues... Despatients privés de soins car privés de couverture maladie, souvent par manque d'information. Des oubliés de la Sécu que l'association Médecins solidarité Lille, présidée par Maïta Dubois, accueille, soigne et accompagne depuis qunze ans ; une ténacité qui vous a touchés.Ce qui avait commencé sous les auspices de l'urgence humanitaire est devenu un véritable dispensaire traitant, grâce à une équipe aux deux tiers bénévole, 6 000 à 7 000 personnes par an. Pour rien. Ou plutôt, « pour beaucoup de choses, mais pas pour de l'argent », a coutume de dire Maïta. En 1996, cette infirmière créait MSL avec trois médecins pour reprendre le flambeau de l'antenne lilloise de Médecins sans frontières. Si l'association n'a jamais quitté Moulins, son public, lui, a changé. Au gré des crises, de l'effacement des frontières ou des réformes de santé, les grands précaires succèdent aux précaires, les exclus sont supplantés par plus exclus. Derniers en date, les Roms. Parce que les plus mal en point ne poussaient même plus la porte du dispensaire, MSL s'est payé un car, retapé en médicobus. Maïta y grimpe dès qu'elle le peut. Et c'est parfois son mari, qui a passé le permis poids lourd tout exprès, qui tient le volant.

S. B.

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3 décembre 2011

article dans infirmières .com

bonne présentation du travail de l'association

http://www.infirmiers.com/actualites/actualites/une-infirmiere-femme-formidable-2011.html

Une infirmière «Femme formidable» 2011 !

01.12.2011 | Mise à jour le 02.12.2011

Maïta Dubois, infirmière, est l'une des 10 lauréates du concours 2011 « Femmes formidables » organisé par le magazine « Femme Actuelle » pour récompenser des femmes qui, à travers une association, dédient leur vie à améliorer celle des autres.

maita dubois femme formidable 2011L'association « Médecins Solidarité Lille » que Maïta Dubois, sa présidente depuis quatre ans maintenant, a fondé en 1996 avec trois médecins lorsque Médecins Sans Frontières a fermé son antenne lilloise, s'adresse à des personnes qui n'ont pas accès aux soins faute de sécurité sociale ou faute de moyens financiers pour avancer les frais.

MSL propose des soins médicaux, paramédicaux et dentaires avec délivrance de traitements et des entretiens sociaux à toute personne en difficulté et coordonne leur prise en charge psycho-médico-sociale en déterminant le parcours de soins le plus adapté. Toutes les pathologies sont prises en charge et notamment les conduites addictives, la traumatologie due à la violence, les différentes affections qui résultent des conditions de vie difficiles (dermatologiques, infectieuses...), les pathologies psychiatriques et aussi le suivi des femmes enceintes en situation d'urgence sociale.

L'action de l'association s'arrête aux portes de l'hospitalisation. Inscrite au sein du réseau « Santé Solidarité Lille Métropole », l'association coordonne le dispositif « lits infirmiers » et « lits halte soins santé » réservés aux personnes Sans Domicile Fixe dont l'état de santé nécessite une mise à l'abri temporaire, améliorant la prise en charge des problèmes de santé de ces personnes . Ces 32 lits sont répartis dans des centres d'hébergement. Dans le parcours du patient, ces dispositifs interviennent après une sortie d'hospitalisation ou sur préconisation d'un médecin généraliste.

Engagée et pugnace...

Infirmière de formation, Maïta Dubois, entièrement bénévole, exerce en tant qu’infirmière deux demi-journées par semaine au sein de l'association et s’occupe, parallèlement de l’organisation et de l’administration le reste du temps. Mère de 5 enfants, c'est une femme complètement investie qui se bat au quotidien pour trouver des financements dans un contexte où les subventions diminuent et les dons se raréfient. « Nous soignons ceux que la société exclut du système, explique-t-elle. En effet, pour les personnes en grande précarité, la santé reste un luxe. Faute d’argent ou de couverture sociale, elles renoncent généralement à se faire soigner. Avec trois médecins, nous avons mis en place des consultations gratuites, sans rendez-vous, où chaque personne est reçue, écoutée et prise en charge comme n’importe quel patient. Nous disposons aussi d’un bus qui nous permet d’aller directement à la rencontre de ces populations. Le type de pathologies rencontrées est très vaste, généralement à un stade plus avancé faute de soins. Nous ne sommes pas là pour les assister, mais pour les aider, notamment à obtenir une protection sociale en fonction de leur situation. Mais il y a tellement de gens en souffrance ! Des SDF, des sans-papier, des familles qui n’ont pas droit à la CMU car elles dépassent à peine le barème, des victimes de violences, des femmes enceintes sans suivi médical, des enfants vivant dans un état sanitaire difficile ».

prix des femmes formidables 2011

En 2010, en effet, une action « bus » a été mise en place pour aller à la rencontre des personnes en grande précarité qui se déplacent très peu, pour l'instant dans la ville de Tourcoing et sur les terrains occupés par les « roms ». Dans le bus composé de deux cabinets médicaux et d’un bureau social, les médecins et les assistantes sociales font le même travail qu’à Lille. L’association fait appel à de nombreux médecins et infirmières bénévoles : gynécologues, psychiatres, pédiatres avec l’association « Pédiatres du monde » et pharmacien. Le bus permet de faire 20 à 30 consultations par sortie (enfants et adultes confondus). Au niveau social, le but est d’obtenir une intégration dans le système de soin de droit commun (obtention CMU ou AME pour les étrangers). Au niveau médical, il s’agit d’opérer une prise en charge globale de la personne (diagnostic, traitement, consultations de spécialistes si besoin).

femmes formidables 2011 femme actuelle

« Récompenser des femmes qui, à travers une association, dédient leur vie à améliorer celle des autres ».

25 000 personnes reçues depuis 1996

Au cours de la dernière année, les chiffres reflétant l'activité de l'association sont éloquents : 6.000 consultations médicales gratuites ont été réalisées, ainsi que 1.800 actes infirmiers, 4.400 entretiens sociaux, 900 consultations dentaires, 166 consultations de gynécologie et enfin 67 entretiens psychiatriques. En tout, environ 25.000 personnes ont été reçues depuis l’ouverture en novembre 1996…

L'association est toujours à la recherche de médecins et infirmières bénévoles pour étoffer son équipe.

Le prix « Femmes formidables 2011 » décerné le 24 novembre 2011 à Paris, d'une valeur de 3.000 euros1, aidera à développer l'action de l'association tant sur le plan médical que dentaire..

prix des femmes formidables 2011

Nous ne pouvons qu'adresser nos félicitations à Maïta Dubois pour son prix qui valorise son engagement quotidien à l'encontre des populations les plus démunies et ce avec pugnacité et humanisme.

Notes

 

25 novembre 2011

Nord Eclair 24 novembre 2011

Maïta Dubois, « femme formidable »

Maïta Dubois, 58ans, est cofondatrice de l'association Médecins Solidarité Lille qui accueille des patients de toute la métropole.Maïta Dubois, 58ans, est cofondatrice de l'association Médecins Solidarité Lille qui accueille des patients de toute la métropole.

Ce soir, à l'hôtel de ville de Paris, seront remis les prix des Femmes formidables 2011. La présidente de Médecins Solidarité Lille est l'une des dix finalistes.



LAURIE MONIEZ > laurie.moniez@nordeclair.fr
Une femme engagée. Depuis les années 1980. Et qui continue de se battre avec la même hargne. De là à décrocher les 10 000 E du premier prix du jury du magazine Femme actuelle ? La concurrence va être rude ce soir, lors de l'annonce du palmarès des Femmes formidables à l'hôtel de ville de Paris...
Quoi qu'il arrive, Maïta Dubois, 58 ans, mérite bien sa place parmi les dix finalistes de ce prix des Femmes formidables 2011. Cette infirmière, cofondatrice de l'association Médecins Solidarité Lille (MSL), aura permis à son association de décrocher au minimum un chèque de 3 000 E. La Lilloise, habituée à rester dans l'ombre, a accepté de participer à ce prix pour permettre la médiatisation de MSL.



24 000 patients 
Après une période de bénévolat passée dans les rangs de Médecins sans frontières, Maïta Dubois a mouillé un peu plus la chemise le jour où cette ONG a décidé de fermer sa structure lilloise pour protester contre le désengagement du gouvernement. Avec trois médecins, Maïta Dubois remonte, en 1996, une association « pour ne pas laisser les gens qui n'y étaient pour rien sur le carreau ». C'est la naissance de Médecins Solidarité Lille.
Dans la salle d'attente de l'association, les patients sont SDF, sans-papiers, étrangers, familles en grande précarité. « Ici, dans notre local du boulevard de Belfort à Lille, on accueille toutes les personnes qui n'ont pas accès aux soins, faute de Sécu ou faute d'argent, résume la présidente de MSL. SDF désocialisés, jeunes qui claquent la porte de la maison et se retrouvent sans protection sociale, femmes victimes de violences et contraintes de quitter le foyer sans leur carte de Sécu, et près de 30 % d'étrangers en attente d'une Sécurité sociale. » Ouverte tous les jours de la semaine, la structure s'appuie sur une équipe de six salariés et vingt bénévoles, exclusivement médecins et infirmières.
Chaque jour, ils soignent les mêmes pathologies qu'ailleurs, mais à des stades plus avancés. Chaque année, 6 000 à 7 000 consultations sont effectuées dans cette maison de la Porte de Valenciennes, dont 1 500 à 2 000 nouveaux dossiers par an. La présidente, cofondatrice de MSL, aura vu ainsi 24 000 patients différents depuis l'ouverture de l'association. Et même si elle avoue être parfois découragée, pas question de baisser les bras : « On arrive à régler des situations qui semblent inextricables. Ce n'est pas facile mais tellement utile. Et c'est l'utilité de l'action qui nous donne ces ressources. » w

 

21 novembre 2011

concours des géants 2011 Voix du Nord

CATÉGORIE « SOCIÉTÉ CIVILE » : MAÏTA DUBOIS

Un cabinet médical dans un bus

<maita_dubois2.jpg>Le magazine Femme actuelle a fait d’elle l’une de ses dix « Femmes formidables » pour 2011. Depuis le temps que Maïta Dubois, 58 ans, oeuvre dans l’ombre, elle pourrait s’en moquer. Oui, mais il y a un prix de 10 000 € à la clé. Et cela ferait un joli ballon d’air pour Médecins solidarité Lille, qu’elle préside depuis trois ans. Avec un budget dérisoire de 85 000 €, l’association implantée à Lille-Moulins reçoit 6 000 patients chaque année.

Comment ça marche ? Grâce à une vingtaine de bénévoles et quelques salariés, dernier recours des malades dénués de toute couverture sociale. Elle était là il y a quinze ans, Maïta, dans ces bénévoles, trois médecins et une infirmière, décidés à entretenir la flamme de MSF, qui venait de fermer son antenne lilloise. Elle ne pensait pas, alors, se retrouver à la tête d’un véritable dispensaire. Elle a dégotté l’an dernier, pour 3 000 €, un bus que l’association a transformé en cabinet médical ambulant. Depuis, son mari a passé le permis poids lourd, et joue les chauffeurs. Ne dites pas à cette « bénévole chronique » que Médecins solidarité soigne pour rien. « Pour rien ? Non, pour beaucoup de choses au contraire. Mais pas pour de l’argent. » 

S. B.

> Votez pour elle

19 novembre 2011

lien daily motion

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19 novembre 2011

appartenance au réseau sante solidarite lille métropole

http://www.sante-solidarite.org/

19 novembre 2011

message d'un patient sur le site Lille Moulins

Avis sur Médecins Solidarité Lille le 29 janvier 2011

c'était mon seul refuge.......... je vous remercie pour tout ce que vous avez fait moi et ce que vous faites pour l'humainité.........

Que Dieu vous bénisse tous

19 novembre 2011

Article Nord Eclair du 12 Novembre 2011

Des consultations gratuites qui valent de l'or
Maïta Dubois, présidente et cofondatrice de l'association Médecins Solidarité Lille.Maïta Dubois, présidente et cofondatrice de l'association Médecins Solidarité Lille.

Un jour de 1995, le local de Médecins Sans Frontières a fermé ses portes. Trois médecins et une infirmière ont pris la relève pour assurer des consultations gratuites « car les gens sur le carreau n'y étaient pour rien ».



Depuis, Médecins Solidarité Lille ne désemplit pas
Des visages et des regards. Souvent emplis de détresse. De fatigue. De douleur. Dans la salle d'attente de l'association Médecins Solidarité Lille (MSL), les patients sont SDF, sans-papiers, étrangers, familles en grande précarité.


Lui n'a pas le droit à la CMU car il dépasse de quelques euros le seuil des 648 E de revenus par mois. Elle n'a pas de mutuelle et ne peut avancer le tiers payant. Cet autre, handicapé, sans profession, n'a pas de quoi finir le mois, alors quant à se soigner... « Ici, on accueille toutes les personnes qui n'ont pas accès aux soins faute de sécu ou faute d'argent, résume Maïta Dubois, présidente de l'association Médecins Solidarité Lille. SDF désocialisés, jeunes qui claquent la porte de la maison et se retrouvent sans protection sociale, femmes victimes de violence contraintes de quitter le foyer sans leur carte de sécu, et près de 30% d'étrangers en attente d'une sécurité sociale ». Ces maltraités de la vie savent, principalement par le bouche à oreille, qu'au 4 boulevard de Belfort, quelqu'un est là pour les aider. « On est ouvert tous les jours de la semaine. Il y a une équipe de 6 salariés et 20 bénévoles, exclusivement médecins et infirmières, pour soigner toutes les pathologies » , explique Maïta.
Dans le couloir, on croise ce médecin généraliste de Mouvaux, proche de la retraite. Les gueules cassées qui l'attendent dans la salle d'à côté sont à l'opposé de sa clientèle. Et pourtant. « J'ai été touché par ce que j'ai vu à Sangatte, dit-il. Tous ces gens ici, ce sont des leçons de vie ». Inutile de préciser que toute l'équipe de MSL déborde d'humanité.

7 000 consultations par an 
Chaque jour, ils soignent les mêmes pathologies qu'ailleurs mais à des stades plus avancés. « En 15 ans, on n'a pas vu le nombre de bénéficiaires diminuer mais il y a une coordination d'actions plus importante entre les associations ». Chaque année, c'est 6 à 7000 consultations qui sont effectuées dans cette maison de la Porte de Valenciennes, dont 1500 à 2000 nouveaux dossiers par an. La présidente, cofondatrice de MSL, aura vu ainsi 24 000 patients différents depuis l'ouverture de MSL en 1996. Et même si elle avoue être parfois découragée, pas question de baisser les bras. « On arrive à solutionner des situations qui semblent inextricables. Ce n'est pas facile mais tellement utile. Et c'est l'utilité de l'action qui nous donne ces ressources ».
Engagée depuis plus de 20 ans, cette infirmière aura donc rejoint les rangs de Médecins Sans Frontières entre 1988 et 1995, à une époque où MSF cherchait des bénévoles. « Je n'en suis jamais sortie ». Quand MSF décide de fermer sa structure pour protester contre le gouvernement, Maïta et trois médecins remontent une association « pour ne pas laisser les gens qui n'y étaient pour rien sur le carreau ».
Aujourd'hui, MSL vit de subventions et de quelques dons. Une fragilité financière qui ne les a pas empêchés de créer une nouvelle activité : un bus fonctionne depuis plus d'un an pour aller à la rencontre des Roms sur les terrains et leur proposer un minimum de soins. Roms, maghrébins, africains sub-sahariens : l'origine des patients de MSL évolue. « On remarque qu'on suit les événements politiques. Il y a eu les Yougoslaves à une époque, puis les Tchétchènes ». Maintenant les Roms. Maïta ajoute : « On nous fait parfois le reproche de soigner des étrangers mais si l'on était à leur place, né au milieu de nulle part dans une caravane, que dirions-nous ? » 

 

19 novembre 2011

Article Nord Eclair du 9 novembre 2011

MSL, le seul accès aux soins des Roms
Le bus de Médecins solidarité Lille depuis un an visite les camps de Villeneuve d'Ascq les mardis et jeudis.Le bus de Médecins solidarité Lille depuis un an visite les camps de Villeneuve d'Ascq les mardis et jeudis.

Le bus de Médecins solidarité Lille stationne deux matinées par semaine à l'entrée de la friche de l'école d'architecture. Hier matin, une trentaine de personnes, principalement des mères et leurs enfants, attendaient patiemment leur tour autour d'un brasero à gaz. Récit.


 


Neuf heures, mardi matin. De nombreux Roms, beaucoup d'enfants surtout, entourent le bus de MSL. L'association l'a acheté voici un an et demi via une petite annonce sur le net et l'a entièrement équipé. Vitres opaques, tables de consultation, banquettes, matériel médical... On se croirait presque dans un vrai cabinet. Maïta Dubois, infirmière et présidente de l'association, bataille à l'extérieur avec un brasero à gaz. Sans lui, en ce début de matinée humide, l'attente risque d'être longue et froide devant le bus. Marion, l'assistante sociale, pendant ce temps-là, donne un coup de main pour l'accueil. « On enregistre tous les gens qui se présentent, on fait le point sur le non-accès aux soins », indique Maïta Dubois qui viendra ensuite relayer la jeune femme. Certains, une infime minorité, bénéficient de l'AME (Aide médicale d'État), mais se pose désormais pour eux le problème de son renouvellement et de son coût : 30 E. « Des personnes ont besoin de cette somme pour manger. Même si ça les responsabilise un peu dans l'accès aux soins, c'est une somme énorme pour leurs revenus qui sont nuls », regrette l'infirmière qui se bat sur le front de la misère depuis 15 ans et sillonne la métropole avec son bus depuis septembre2010. « Là c'est notre première année civile entière de fonctionnement, on va pouvoir en tirer des chiffres », se félicite-t-elle.
Les entretiens comme les consultations sont très souvent compliqués par la barrière de la langue, « on fait appel aux enfants qui sont scolarisés et parlent français, mais expliquer un traitement médical à des enfants, c'est extrêmement compliqué. Idem pour les consultations, c'est à l'aveugle. On fait beaucoup d'examens cliniques et quand on a un doute, on fait un bilan », raconte l'infirmière avant de disparaître dans la cabine centrale pour assister le pédiatre dans ses consultations.


Avec Pédiatres du monde 
Car le mardi matin, c'est l'association Pédiatres du monde qui consulte (le jeudi, ce sont des généralistes). Des pédiatres de ville ou retraités, tous bénévoles. Ils sont une dizaine à tourner. « Ils font le suivi de croissance, les vaccins quand on en a car l'association doit les acheter.
Ce sera d'ailleurs ma mission de l'après-midi, trouver des compléments de subvention et négocier avec les labos des vaccins à prix réduits », confie Maïta Dubois, décidément présente sur tous les fronts. C'est elle aussi qui se charge de la comptabilité et de l'administration de l'association.
Le retour de la tuberculose 
Côté vaccins, la priorité absolue, vu l'état des camps, c'est bien sûr le tétanos. Mais pas seulement. « La tuberculose revient et ils sont en première ligne. Quand on détecte un cas, on traite tout l'entourage. L'an dernier, on a aussi eu une épidémie de rougeole. » Globalement, les médecins sont confrontés aux mêmes pathologies qu'en cabinet de ville, avec cette différence de taille : un stade plus avancé dans la maladie, faute de prise en charge précoce. « Et on a de réelles difficultés de prise en charge sur des maladies chroniques comme le diabète ou l'hypertension qui exigent un vrai suivi. » L'association fonctionne avec huit médecins et dix infirmières bénévoles, mais aussi un noyau de salariés - « il faut une base fixe de gens stables, le bénévolat, c'est plus fluctuant » -, soit 1,8 équivalent temps plein côté médecins, 1,5 pour l'assistante sociale, un mi-temps pour le dentiste. En parallèle, dans le bureau du fond, l'assistante sociale aiguille sur les démarches à effectuer. L'association assure la continuité des soins toute l'année. Il n'y a pas de vacances sur le front de la misère. 

 

19 novembre 2011

la voix du nord lille - 25-10-2011

Au chevet des Roms, un bus nommé guérir

mardi 25.10.2011, 05:20 -

On peut travailler pendant plus de quinze ans au plus près des « privés de soins » ...

 

et se prendre encore des « claques », affirme Maïta Dubois. À Médecins solidarité Lille, la dernière baffe en date, ce sont les Roms. Leur « misère noire ».

Les couloirs de MSL sont un peu la caisse de résonance des « événements mondiaux ». Viennent s'y briser, avec quelques années de latence, les différentes vagues de grands malades précaires. Ce fut le cas après la dislocation de l'URSS, rappelle Maïta, ce sera le cas après la crise actuelle. C'est le cas, aujourd'hui, après l'ouverture des frontières de la Roumanie et de la Bulgarie.

« À un moment, les Roms ont envahi la salle d'attente, on ne voyait plus nos publics habituels », se souvient l'infirmière. La multiplication des camps presse l'association d'évoluer. De s'adapter. « On a pensé ouvrir un deuxième centre mais c'était trop onéreux. C'est là que l'idée du bus a germé. » Un cabinet médical itinérant, pour apporter les soins au plus près des malades. Le véhicule a été trouvé sur eBay, pour 3 000 E.

Deux jours par semaine, depuis un an, le médicobus fait la tournée des principaux camps de la métropole. Pour ausculter. Pour informer aussi. À condition qu'ils soient domiciliés (via une association ou un centre communal d'action sociale), les Roms ont accès à l'Aide médicale de l'État (AME). Un ersatz de prise en charge. Dès lors, fidèle à ses principes - accueillir les plus exclus des exclus -, MSL cesse de les recevoir. La demande n'est cependant pas prête de se tarir. Depuis le 1er mars 2011, l'AME n'est plus gratuite. Il en coûte 30 E pour l'obtenir. Autant dire une fortune, quand on n'a pas de quoi se payer une aspirine.

 
 
 
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